dimanche 1 avril 2007

SUR FRANCE CULTURE le 29 avril 2007

Emission du dimanche 29 avril 2007Jules Supervielle (1884-1960) : L'Homme qui pensait à autre chose

Voir site :http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/vie_oeuvre/fiche.php?diffusion_id=51255&pg=avenir

par Françoise Estèbe Réalisation : Nathalie Triandafyllidès

Vous êtes un grand constructeur de ponts dans l’espace, écrivit Rilke à Supervielle. Ponts entre deux cultures – l’Uruguay et la France, ponts entre le monde des vivants et le monde des morts, ponts entre le réel et l’irréel…Jules Supervielle disait de lui-même qu’il était « né sous les signes jumeaux du voyage et de la mort. » En 1884 Supervielle naît à Montévidéo, en Uruguay, de parents français. Cette même année, lors d’un voyage de sa famille en France, il perd ses parents à une semaine d’intervalle. Jules a huit mois. Il sera élevé en Uruguay par son oncle et sa tante qu’il croit être ses parents biologiques. A l’âge de neuf ans, le terrible secret de famille lui sera révélé de façon accidentelle et brutale. Il commence alors à copier des fables - le rêve et ses innombrables métamorphoses comme exorcisme de la réalité. La vie de Jules Supervielle sera rythmée par le va et vient de ses navigations entre la France et l’Uruguay, oscillation entre ses deux cultures. La mer, dit-il est son lieu. Il reconnaît avoir longtemps redouté la folie. Son travail poétique, qui sera salué par les plus grands noms de la littérature de son temps, sera un long cheminement pour s’éloigner des monstres obscurs tapis dans son inconscient. Les recueils « Débarcadères » 1922 et « Gravitations » 1925 marquent sa maturité poétique. Mais Supervielle est aussi l’auteur de romans, « L’homme de la pampa », « Le voleur d’enfants », « Le survivant », de textes fantastiques et loufoques, de fables, de contes : « L’enfant de la haute mer », perdu dans l’océan entre les vivants et les morts, si emblématique de l’identité mouvante de Supervielle. Il a également écrit des pièces de théatre, « La belle au bois », féerie en trois actes, « Robinson », « Schéhérazade », créée par Jean Vilar au Festival d’Avignon en 1948. Solitaire, silencieux, en marge des mouvements littéraires et des avant-garde, désireux de concilier modernité et classicisme, Jules Supervielle a manié tous les genres, tous les rythmes poétiques, dans « une exactitude hallucinée » et dans une quête perpétuelle d’abolition des frontières entre le réel et l’ailleurs. Et la voix de Jules Supervielle (archives INA Martine Auger)Textes lus par Bernard Gabay et Yasmine Modestine
Participants :
Colombe Boncenne. auteur
Florence Delay. écrivainDans La Séduction brève (1987) elle consacre une étude à Jules Supervielle
Sabine Dewulf. auteur de Jules Supervielle ou la connaissance poétique en deux volumes aux éd. de l'Harmattan
Jean-Pierre Lemaire. poète
Ricardo Paseyro. poète
Lionel Ray. poète, apublié une étude sur supervielle dans le n° 2 de la revue Trajectoire
Anne-Marie Supervielle.