dimanche 1 juin 2008

"La fable du monde"

Un parcours de lecture aux éditions Bertrand Lacoste vient de paraître concernant Jules Supervielle. C'est une étude du recueil de poèmes intitulé "La fable du monde", écrite par Sabine Dewulf...

Encore frissonnant
Sous la peau des ténèbres
Tous les matins je dois
Recomposer un homme
Avec tout ce mélange
De mes jours précédents
Et le peu qui me reste
De mes jours à venir.
Me voici tout entier,
Je vais vers la fenêtre.
Lumière de ce jour,
Je viens du fond des temps,
Respecte avec douceur
Mes minutes obscures,
Épargne encore un peu
Ce que j’ai de nocturne,
D’étoilé en dedans
Et de prêt à mourir
Sous le soleil montant
Qui ne sait que grandir.


Jules Supervielle (La Fable du monde)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est de la merde de la pur merde vous avez compris

Guillaume a dit…

Bonsoir,

Non, TU n'as rien compris. Supervielle est un monument littéraire. Je l'ai étudié. J'ai pénétré l'intimité de ses vers, de ses pensées, de ses carnets, de son appareillage critique. Peux-tu en dire autant ? Il ne faut pas l'oublier. Il tutoie les cieux, comme l'abîme. Victime d'une crise cardiaque durant une bataille de la Seconde Guerre mondiale, il garde l'angoisse d'une récidive. Cette épée de Damoclès pesant sur lui fera muter sa poésie, enrichira d'une note déchirante et ténébreuse son apparente légèreté. Supervielle, c'est la célébration de la vie et l'attente de la mort. C'est la conscience élargie d'une âme qui pose sur le monde un regard d'une profondeur exceptionnelle, que l'on retrouve par exemple chez Hugo. Alors, tu vois, en fait, dix ans après, je tombe sur ton comm et je me dis : je ne peux pas laisser dire ça de la part d'un inculte qui n'a même pas acquis la notion d'accord, et pas seulement parce que j'ai travaillé sur cet auteur à un haut niveau universitaire. Qui c'est la merdre maintenant ? ^^

Allez, va t'acheter un Bescherelle. Pour la culture, le respect, la tolérance, en revanche, cela te demandera nettement plus d'efforts !